Maudite
sécheresse...
Chancy, 9 h 00: 8 participants sont présents
à cette sortie axée sur la recherche et létude des
russules. Depuis quelques années en effet, les jolies forêts de
Chancy nous avaient révélé une certaine richesse dans ce
domaine. Juillet 2002 notamment, avec une diversité despèces
qui laissaient augurer dintéressantes récoltes. Mais les
années se suivent...
Au vu de létat du terrain en
arrivant sur site, tenant plus du Sahel que de la Sologne, nous navons
guère dillusions sur les récoltes. Nous avions décidé,
de toute façon, quen cas déchec nous nous replierions
sur la tourbière du Salève. Au bout de trois quarts dheure,
nous navons déniché quun vieux Lactarius piperatus parcheminé, quelques Collybia fusipes au bord de lévanouissement
et un Boletus - tout de même - en bon état. Photo en est faite,
car il présente un aspect atypique et il ne nous est pas possible de
le nommer sur le terrain.
Repli donc sur les voitures et direction le Salève.
Au fur et à mesure de la montée, nous nous apercevons que les
forêts sont bien plus humides quen plaine. Promesse dune cueillette
plus abondante ?
Arrivés sur place, nous prenons tout de suite la direction de la tourbière.
Effectivement, cest bien plus humide quen bas, et nos chaussures
sont très vite imbibées dune rosée abondante. Première
découverte, Panaeolus sphinctrinus, en très bon état
avec son voile débordant. Plus loin, quelques magnifiques Galerina parsèment
les sphaignes. Va falloir faire marcher le micro en rentrant... Quelques instants
plus tard, un cri soudain: «russule!» Ah ben quand même...
Laurent D. me montre un petit chapeau enterré dans les aiguilles, sous
épicéa. Jaune ocracé pâle, chair très dure...
Sûrement une integra. Pas de quoi sauter en lair...
Le cur de la tourbière, très humide, recèle encore
nombre de petites espèces toutes fraîches quil est utile
- et indispensable - de photographier. Romain nous montre alors sa cueillette:
un champignon assez élancé, annelé, avec un chapeau verdâtre
et des lames gris-vert. Kézaco ? On reste perplexe devant cette espèce
et on demande à Romain où il la trouvée. «Là-bas,
sous les hêtres.» Bon, on y retourne et on fait «in situ»
la photo de cette curiosité. Le microscope nous en apprendra sûrement
plus. Soudain, Christine mappelle: «là, deux belles russules!» Je fonce pour découvrir deux superbes exemplaires de Russula
cyanoxantha, en très bon état. Même sil sagit
de banalités, ça fait plaisir quand même !
Lheure avance et le pique-nique approche. Sur le chemin du retour, nous
trouvons encore quelques magnifiques Collybia dryophila, ainsi quun beau
petit champignon fauve que lon déterminera, laprès-midi
à la maison, Pholiotina blattaria.
Au final, le bilan de cette sortie aura été plutôt positif,
même si le but premier naura pas été atteint faute
de matériel. Cette tourbière du Salève, visitée
jadis à plusieurs reprises par le grand mycologue suisse Jules Favre,
est décidément bien intéressante.
Espèces rencontrées et déterminées
Pholiotina blattaria
Lactarius piperatus
Collybia fusipes
Collybia dryophila
Galerina paludosa
Russula cyanoxantha
Russula integra
Panaeolus sphinctrinus