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GLIÈRES – 13 MAI 2006
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Peut-être un petit peu trop tôt...

Malgré un temps très pluvieux vendredi soir et dans la nuit, un ciel prometteur nous accueille au plateau des Glières ce samedi matin 13 mai 2006.

Groupe Glieres

Dix-sept personnes sont là, une bonne performance compte tenu des conditions météo de la veille! Nos amis de Ballaison ont même fait toute la route pour - enfin? - découvrir ce fameux marzuolus dont tout le monde parle.
Nous regrettons juste l’absence de notre président et de madame, retenus pour d’autres occupations.
Après avoir bu un café chez Nathalie et s’être équipé de pied en cap, c’est un solide groupe qui prend l’habituel chemin derrière le parking Gautard. La neige est encore très présente, finalement on n’est que le 13 mai...
Mais ce n’est pas un handicap sérieux pour qui connaît l’habitat de prédilection de l’hygrophore de mars! Il faut chercher sous les épicéas, là où la neige est fondue, et au pied des névés qui persistent un peu partout. Pour répondre aux questions de notre groupe, pour les morilles, il va falloir attendre encore un peu...

Côté champignons, comme on pouvait s’y attendre, il n’y a pas foule! Même le Strobilurus esculentus, présent parfois en grande quantité, reste discret. Mais vu l’impeccable netteté des névés, sans traces de pas aucune, on peut raisonnablement penser que le secteur n’a pas encore été visité!
Le soleil brille désormais, et nous arpentons les pentes moussues avec entrain. En toute saison, ces milieux boisés propres au plateau des Glières sont superbes.

Discina leucoxantha     Pruinosa

Des petites découvertes donnent lieu à des appels soudains: «Laurent, viens voir, j’ai trouvé un truc rigolo!» Bon, ce ne doit pas être un hygrophore, un «truc rigolo»... En effet, à cette période, on trouve fréquemment des ascomycètes dans ces milieux. En voici de superbes exemplaires, proches de Discina leucoxantha. Peut-être Peziza acumbens, déjà trouvé l’an passé (photo ci-dessus à gauche). D’autres pézizes apparaissent çà et là, mais sans microscope je ne peux me prononcer.

Il arrive souvent également de trouver un clitocybe précoce que l’on appelle Clitocybe radicellata = pruinosa (ci-dessus à droite). Les exemplaires rencontrés étaient parfois assez trapus... Sournoisement, je me dirige tout droit vers un coin dans lequel je sais que peut se cacher l’hygrophore de mars. Mais rien... lorsque soudain un cri fuse: «là! il y en a un!». C’est Claude qui, passant à droite d’un épicéa au lieu de passer à gauche, tombe en arrêt devant ce qui ressemble à un petit caillou noir. Eh oui, un marzuolus bien enfoui dans sa litière de mousse... Evidemment, on appelle tout le monde et surtout ceux qui ne l’ont jamais vu in situ! Pour eux, c’est une première: «Ben alors, je ne l’aurais jamais vu, moi!» «Si j’avais su que ça ressemblait à ça!», etc. Claude est tout fier, à juste titre! Fallait le voir, le bougre de petit marzu! Dommage, il est tout seul...

Claude Laurent     Paysage neige

Le temps passe inexorablement et il faut songer à se diriger au nord, pour redescendre tout en cherchant. Plus loin, je passe en revue une pente dans laquelle il y en a toujours ou presque. Bah... je déniche juste un exemplaire, couché par terre, un peu racorni par le soleil qui tape déjà pas mal. Mais bon, on va pas trop faire la fine bouche...

Marzuolus     Petasites albus

Quelques minutes plus tard, c’est Claude - encore lui! - qui m’appelle et qui me dit, malicieusement: «Tiens, Laurent, j’ai un truc là, tu vas me dire ce que c’est, toi!» Il ouvre son panier de pêche et sort... un hygrophore de mars de 15 cm de diamètre. Bigre! Il a désormais l’œil affûté cet oiseau-là! En plus, quand il me dit que c’est dans «la pente là-bas» qu’il l’a trouvé («ma» pente!), je me dis que j’y suis passé un peu trop vite!

Il y aura donc eu une petite cueillette de trois hygrophores de mars ce matin-là, pour le plus grand plaisir de tous et surtout de ceux qui ne l’avaient jamais vu. Plus une petite série d’agaricales et de pézizales bien sympathiques, ce qui permet de montrer qu’au printemps, il y a plus de champignons que le commun des mortels ne le pense...
En botanique, rien de très fantastique car c’est trop tôt. Juste une superbe astéracée: Petasites albus = Tussilago alba, qui arbore ses très jolies fleurs blanches en grappes. Les grandes feuilles rondes et larges viendront plus tard...

En dehors des hygrophores, qui étaient la «star» de la matinée, nous avons eu le grand plaisir d’admirer de superbes giromitres: Giromitra esculenta, naguère consommé mais désormais banni de nos assiettes, en raison de sa grande - bien qu’aléatoire - toxicité (ci-dessous).

Giromitra

Naturellement, c’est chez Gautard que se termine la sortie, avec un apéritif bien sympathique et le traditionnel gratin aux cèpes de la Maison. 17 convives enchantés de se retrouver ensemble, avec toute la convivialité qui tient à cœur aux organisateurs de ces sorties.

Merci aux participants, anciens et nouveaux!

© Photo: Laurent Francini