Y a des jours où on voudrait avoir des
allumettes sur soi quand va herboriser. Histoire de venger la nature à
sa place.
Une récolte annuelle régulière, sans souci, juste quelques
exemplaires bien frais pour régaler nos papilles. Pas une cueillette prolifique,
ni même abondante. Rien qui puisse nous faire qualifier bassement de casseroleur.
Et puis boum, plus rien. A la place du rond, un bulldozer jaune. Des tuyaux. Des
tonnes de terre retournée.
Pourtant, une semaine plus tôt, ils étaient beaux les jolis calocybe
gambosa. A peine deux centimètres de diamètre, mais ronds, fermes,
prometteurs. Pas eu le temps de mûrir. Une lame dacier a frappé.
Aveuglément, dans un bruit denfer et une odeur de diesel pestilentiel
(tiens, faudra que jen parle du diesel, un autre jour). Et tout ça
en pleine campagne, à des kilomètres de tout. Dernier endroit pour
trouver un bulldozer! Hé ben si, ça arrive. Méfiez-vous
des gros engins jaunes. Moches, bruyants, nauséabonds. Ils vont vous matraquer
une de vos stations, un de ces jours. Sans prévenir!!!
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