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Je ne sais pas si vous êtes comme moi,
mais il y a parfois des expressions qui me font bondir. Employées à
tout va, sans réfléchir, dans nimporte quel contexte ou, surtout,
à contresens.
Quelques exemples...
«clairement»: dès que quelquun doit sexprimer,
que cela soit sur les ondes ou en public, on a droit au «clairement».
Je nimaginais pas que lorsquon devait parler à autrui, il arrivait
quon le fasse sciemment de façon confuse. Si on se prépare
à parler, pas besoin de dire quon va le faire clairement! Ça
nempêche dailleurs nullement la langue de bois.
«on na rien à perdre»: alors là, chapeau.
Cette expression à la noix, utilisée dans certains contextes, est
à mourir de bêtise. Exemple, il y a peu: Monaco contre Real Madrid.
Le matin même, un journaliste sur France Info nous sort que «de toute
façon les Monégasques nont rien à perdre». Ah
bon? Pas la peine de jouer, alors! Hé ben si, Monsieur, dans ce cas ils
avaient tout bêtement le quart de finale, à perdre! Une paille,
quand on veut se qualifier pour lEuro. La meilleure preuve quils avaient
quelque chose à perdre, cest quils ont gagné!
«entre guillemets»: cest dingue ce que lon peut
mettre comme trucs entre guillemets, aujourdhui. A croire que quand on parle,
aujourdhui, il faut absolument glisser une expression à la gomme
dans tout ce quon dit. Sinon, on est nul ?
«rebondir»: ça, c'est une vraie perle. C'est incroyable le nombre de gens caoutchoutés, de nos jours. Ça fait vachement «battant», en plus. Tu perds ta femme? Tu dois rebondir. Tu perds ton boulot? Y a qu'à rebondir, en costaud inébranlable! Rien ne saurait t'atteindre, si tu sais rebondir! Bande de c...!
Il y en a dautres... |