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«Vous verrez, au passage à l’Euro, on fera tout pour que les prix ne dérapent pas.»
Cette phrase, chacun a pu l’entendre un certain nombre de fois il y a pas si longtemps. Aujourd’hui, que constate-t-on? Une véritable flambée des prix, des arrondis supérieurs systématiques par rapport à l’ancien prix en francs, et un comportement des commerçants de tous poils à la limite de l’escroquerie.
Voici la manière de faire, dans notre société de profits absolus:
Acte 1: le producteur de blé, ne pouvant plus vivre normalement du fait de l’augmentation de ses charges, majore sans sourciller le prix de la tonne.
Acte 2: le producteur de farine, lui, répercute automatiquement le coût du blé sur celui de la farine. Ben tiens.
Acte 3: le boulanger, qui paye alors sa farine plus cher, augmente lui aussi le coût de ses produits. Hop.
Corollaire: s’il habite un patelin isolé, personne ne lui interdira de quadrupler ses prix puisque c’est permis. «Faites marcher la concurrence», ils nous disent. Comme c’est facile, hein? Ça évite de légiférer contre les abus... Et puis si le commerçant est tout seul à 20 bornes à la ronde, démerdez-vous. La petite vieille qui ne peut pas se déplacer, elle est contrainte de payer et de se taire.
Bref, tout le monde répercute et fait marcher le cliquet, tout au long de la chaîne. Et c’est valable aussi pour tout le reste!
Question simple: le consommateur, lui, il fait comment pour augmenter ses revenus?