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Le paysage rural est en train de changer! Une nouvelle technique, que je qualifie de «débroussaillage à la bombe à fragmentation», est en train de prendre le pas sur l'ancienne méthode. Et c'est bien plus beau, en effet!
Mode d'emploi:
– Prendre un bon gros tracteur bien haut et bien large, confortable, avec des pneus d'au moins 2,50 m de diamètre et de 50 cm de large.
– Lui adjoindre un outil délicat dédié au «travail» à accomplir, à savoir le hachage systématique des haies visées.
– Faire le plein de gasoil, prendre un pack de six bières, ne pas oublier son portable et son casque pour la musique.
– Commencer à un bout de la haie, lever le hachoir, regarder droit devant soi et foncer jusqu'à l'autre bout avec une bière dans la main gauche et le téléphone dans la droite.
– Repasser dans l'autre sens, si possible encore plus vite.
Cette technique, fort bien mise au point il n'y a pas si longtemps, produit des effets radicaux en un laps de temps record:
– Plus aucun arbuste ne fait plus de 15 cm de haut.
– Les plantes intéressantes, pour peu qu'il y en ait eu, vont finalement disparaître du paysage.
– Les oiseaux et leurs nids, qui participaient à la richesse de la faune locale, vont enfin pouvoir se trouver un autre endroit. Non mais.
– Plus besoin de se lever tôt pour aller défricher à la main, au risque de constituer une haie bien propre tout en protégeant la biodiversité qu'elle abrite.
– Plus besoin de ramasser les branches!
Je suis absolument enchanté de voir se répandre cette belle technique, et chaque fois que je prends un chemin ainsi «entretenu», je ne manque pas de faire un grand signe amical au paysan perché sur sa machine. Un grand pas en avant a ainsi été fait, pour le plus grand bien de nos campagnes.
Même technique dans les bois, où on se contente désormais de faire vrombir la tronçonneuse qu'on a amenée au moyen d'un char lourd. Résultat: des ornières d'un mètre de profond, et des tas de troncs et de branches au sol. Il doit probablement y avoir une explication bien
scientifique à cette façon de faire. Plus sûrement je crois, un seul mot l'explique bien mieux: la FLEMME. Ô tempora, ô mores... |