Ce
champignon, très connu dans nos régions, est communément
appelé «marzu» par les connaisseurs. Recherché
dès le mois de janvier, il peut apparaître très tôt
lorsque les conditions sont réunies: neige fondante, température
relativement douce, forte humidité et absence de bise.
Son aspect, très particulier, le rend impossible à confondre
à cette époque, et cest peut-être ce qui le rend
si recherché. Il sagit en outre dun comestible très
appréciable, dont le goût très fin ne saurait - à
mon sens - être masqué par un quelconque accompagnement à
base doignon ou – pire – dail. Il convient de le cuisiner simplement,
en le faisant sauter dans une poêle par exemple, et en ajoutant
éventuellement un peu de crème à la fin. A noter qu'il ne se sèche pas, tout au plus peut-on le surgeler pour le conserver quelques jours.
HABITAT
Lhygrophore de mars pousse dans les hêtraies-pessières,
dès laltitude de 400 mètres environ. On peut le rencontrer
jusquà 1600 mètres, et il nest pas rare den
voir encore de superbes exemplaires au mois de mai à ces hauteurs.
Bien caché sous sa litière daiguilles ou de branchages,
difficile à repérer pour les novices, ce sont parfois les miettes laissées
par les espiègles écureuils qui le signalent au chercheur.
ASPECT
Souvent massif, avec son pied cylindrique mais souvent tortueux, son chapeau
épais, bosselé, presque toujours fendu à la marge,
ses lames épaisses, blanches, espacées, le marzu est un superbe
champignon. Lorsque vous le trouvez, parfois en groupe tout le long dune
branche morte, il ressemble de prime abord à un caillou noir et lisse.
Cest dailleurs ce qui le rend très difficile à
voir. Mais quand vous le retournez, avec la blancheur de ses lames qui contraste
magnifiquement avec son chapeau gris perle à noir, il se présente
alors dans toute sa beauté.
Venant assez souvent en touffes serrées, il peut néanmoins
pousser quasiment isolé, et il nest pas rare de nen rencontrer
que deux ou trois exemplaires de ci de là. Il faut alors sarmer de patience pour le découvrir, soulever
les tas de branches, observer les tapis de mousse pour voir sil ny
a pas une protubérance prometteuse qui émerge, ou longer les
branches tombées, là ou les aiguilles ou les feuilles ont
été amassées par le vent.
Parcourir les pentes dans les deux sens sera une excellente idée,
car ceux que vous naurez pas vus en descendant, vous les verrez alors
en montant, laissant apparaître un petit bout de chapeau noir...
Lorsquil pousse au bord des névés, encore emmitoufflé
dans sa neige natale, il se montrera quasiment tout blanc.
Apparemment absent de certains massifs hauts-savoyards, abondant dans dautres,
lhygrophore de mars reste un champignon relativement capricieux. Si
le froid est trop sec, en raison dune bise persistante par exemple,
il ne se montrera pas. Les bonnes années le verront par contre pousser
en quantité impressionnante, et les cueillettes prolifiques sont
alors monnaie courante...
Le plus souvent, c'est ainsi que vous le trouverez au début de sa poussée, et même parfois encore plus enterré dans le sol. Il faut avoir l'œil, pour repérer les petits monticules révélateurs en plein milieu de la forêt!
Récolte du même jour, mais en bon état cette fois. Leur couleur un peu pâle est la conséquence de leur poussée sous les feuilles de hêtre, presque complètement cachés. Huawei P30
Attention cependant, la période où on le rencontre est en
général courte, et il faudra aller progressivement à
des altitudes plus élevées pour le suivre...
Il mest arrivé den rencontrer de vieux exemplaires début
juillet au plateau des Glières. Mais je ne dirai pas où exactement,
à vous de chercher!
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