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mais pas trouvé...
La première sortie
Marzuolus de lannée
na pas tenu toutes ses promesses. Malgré un nombre de participants
assez impressionnant (presque une vingtaine), un temps nuageux et humide mais
pas pluvieux, des conditions de poussée idéales (douceur, humidité
plus que suffisante), lHygrophore de mars nous a, une fois de plus, boudés. Certains, qui avaient déjà prospecté leurs coins la veille,
sont venus avec un certain scepticisme...
Nullement complexés, certains avaient tout de même emporté un panier
aux dimensions conséquentes. On ne sait jamais!
Départ à 9 heures 15, direction la forêt mixte à
lest des Dronières. Après quelques indications concernant
les diverses essences darbres que nous allons rencontrer, première découverte
mycologique:
Tubaria furfuracea (ou
hiemalis...) sur un tapis
de débris ligneux. Rien de bien fantastique, surtout à cette époque-là.
Mais enfin, les champignons poussent bien, alors pourquoi pas le marzu?
Forts de notre nombre, nous parcourons en tous sens un sympathique petit bois
allongé du sud au nord, dans lequel je sais quil peut y venir le
capricieux champignon. Voici quelques années déjà, en compagnie
de mon ami Jean-Claude, jen avais cueilli de superbes exemplaires. Mais...
rien de rien. Les minutes passent, et personne ne fait retentir le cri attendu:
Marzu! Faute de grive, on se rabat alors sur les petites espèces qui,
bon gré mal gré, peuplent ce genre de milieu:
Strobilurus esculentus,
Exidia glandulosa, Piptoporus betulinus, Daedaleopsis confragosa, Stereum hirsutum,
Polyporus brumalis...
Ainsi quon peut le voir, certains exemplaires de
Strobilurus apparaissent
totalement blancs. Les mycologues modernes ont cru nécessaire de nommer
cette forme blanche, en la distinguant du champignon traditionnel.
A quoi bon compliquer les choses? Dans la photo ci-dessus, on voit bien quil
sagit de la même espèce... Ne trouve-t-on pas, sur un pommier,
des pommes rouges et dautres jaunes? Cest pourtant le même
arbre...
Pas de quoi en faire tout un plat. Justement, à propos de plat, on nous
demande souvent si «ça se mange». Eh bien surprise, ce matin,
personne ne nous a posé la question! Mais je réponds tout de même:
oui, cette espèce est comestible, et même assez bonne, mais il
faut une patience hors normes pour en ramasser de quoi faire une bonne omelette!
Notez bien si vous voulez le faire quand même: ce champignon possède
un pied jaune, presque blanc en haut. Son chapeau est brun, parfois gris ou
blanc, sa chair est assez tenace dans le pied et son odeur quasiment nulle.
Ne le confondez pas avec son sosie du moment,
Mycena strobilicola (= M. plumipes) qui, lui, possède un pied brun pâle, très fragile, et une
odeur deau de Javel assez marquée.
En désespoir de cause, nous nous sommes rabattus sur un autre bois, en
espérant avoir plus de chance. Mais là non plus, pas dHygrophore
de mars...
Le retour aux voitures sest fait en flânant, en regardant les arbres,
en faisant la différence entre épicéa et sapin, et en parlant
des fleurs mâles et femelles du noisetier commun
(Corylus avellana).
Et cest par un petit «casse-dalle» bienvenu que sest
conclue cette matinée fort sympathique (merci à Pierre et à
Véronique pour les victuailles!). On verra bien le
marzu une autre fois,
peut-être aux Glières dans quelques semaines!
Photos L. Francini