Une participation record pour traquer le fameux champignon...
Comme chaque année à cette période, la Chanterelle organise cette fameuse sortie Hygrophores de mars qui attire de plus en plus de monde.
Beaucoup en ont entendu parler, un certain nombre l'ont déjà vu, d'autres encore n'imaginent toujours pas qu'il peut y avoir déjà des champignons (de plus, comestibles!) dans les forêts.
Rendez-vous donc fut donné devant l'excellent restaurant L'Ancolie à Cruseilles (certains organisateurs vous le conseillent...). Le soleil étant de la partie, l'enthousiasme des participants faisait plaisir à voir.
Afin de ne pas engorger le petit parking en haut de la route de Maconseil, qui part en face du restaurant, nous décidons d'y aller à pied. Petite grimpette réchauffante pour tous...
Les filles sont bien représentées à la Chanterelle, les clubs mycologiques et botaniques ne sont désormais plus l'apanage des hommes!
Dès le départ, Laurent nous montre une Hellébore fétide
(Helleborus foetidum) en bord de ruisseau. Cette renonculacée, très répandue dans nos régions dès le mois de janvier, est une plante toxique qu'il faut apprendre à reconnaître.
Dès la rentrée dans la hêtraie-pessière, première déception: la fine couche de neige qui est tombée deux jours auparavant n'a pas fondu!!! Ce handicap, rhédibitoire pour la recherche du fameux hygrophore, n'a pas empêché nos chercheurs d'aiguiser encore plus leur sens de l'observation. Comme chaque année, la petite collybie
Strobilurus esculentus était là, perchée sur son strobile. De même que son sosie, la mycène des cônes (
Mycena strobilicola = Mycena plumipes), que nous nous sommes efforcés de faire reconnaître à nos débutants grâce à son aspect et, surtout, son odeur de chlore.
Malgré plusieurs dizaines de minutes à fouiller partout au sol, le long des bois morts, sous les écorces, dans les tapis de feuilles et d'aiguilles, rien... Quelques
Clitocybe pruinosa et deux ou trois
Xeromphalina campanella ne sauraient remplir le panier...
Mais bientôt, un cri: «là, j'en ai un!». C'est Laurent, notre spécialiste qui, avec son expérience (et un peu de chance, bien sûr!) vient de dénicher un bel exemplaire du mythique Hygrophore de mars. Ouf! On va enfin pouvoir le montrer aux sceptiques et, surtout, prouver qu'il existe bien!
Le fameux Hygrophore de mars
Cette découverte nous laisse penser que dès que la neige aura fondu, il faudra y retourner car il doit sûrement y en avoir d'autres. Cette région, durement touchée par la tempête de 1999, a subi de très importants dégâts. Les forêts ont dû être coupées, replantées, et l'Hygrophore y a disparu. Sauf en de rares endroits, encore très peu exploités par l'homme...
Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons pour admirer le très beau
Daphne mezereum (bois-gentil), une thyméléacée toxique qui fleurit dès février.
Cette sortie, toujours très attendue, aura au moins tenu en partie ses promesses car, même en un seul exemplaire, l'Hygrophore de mars était bien là!