Plus
de vingt participants !
Ce samedi matin, rendez-vous était donné
aux participants devant lAncolie, lexcellent restaurant des Dronières
à Cruseilles. Pas pour y manger (quoique, une autre fois ça pourrait
se faire...), mais pour aller à la chasse au mythique Hygrophorus marzuolus.
Des souvenirs gelés étaient encore bien présents dans la
tête (et les pieds) de certains fidèles de ces sorties, tant il est
vrai quen 2003, la température était plutôt de nature
à réjouir un ours blanc. De plus, nous avions été
quasiment bredouilles...
Cette fois-ci, malgré une petite pluie insidieuse, lenthousiasme
était de mise. On allait voir ce quon allait voir, sacrebleu !
Arrivés un peu plus haut sur le replat, on sort des voitures avec panier,
loupe, bâton, couteau et autres. Pas besoin de boussole ici, on connaît
le coin comme notre poche. Le bois sur la gauche recèle sûrement
le fameux hygrophore; nous y avons déjà fait des cueillettes quelques
années auparavant dont certaines dignes dune corne dabondance
(pas le champignon !). Mais non, tiens, rien ici... Il est vrai que la tempête
de 1999 est passée, et apparemment lécosystème a été
bien bousculé. Mais le moral ne retombe pas pour autant, et on se penche
déjà pour identifier le Strobilurus esculentus, fidèle
comme pas un dans ce type de biotope. Va falloir trouver Mycena strobilicola
(= M. plumipes) pour faire la comparaison.
Le temps avance quelque peu mais toujours pas de Marzu... Où se cache-t-il
donc ? Certains sont venus tout exprès pour le voir in situ, et ce serait
vraiment dommage de faire chou blanc ! Pas de risques, nous sommes venus en masse
quelques jours avant pour faire du repérage et nous savons très
bien où emmener notre groupe, car on en a caché quelques-uns sous
la mousse pour être sûrs de ne pas être bredouilles une fois
de plus.
On quitte alors sans regret cette partie du bois pour traverser la route en contrebas.
Et ils sont bien là, en petits groupes bien cachés, certains tout
noirs, dautres gris perle, dautres encore tout blancs. Tout le monde
accourt, le cercle se forme, et lHygrophore a dû être bien surpris
de voir que les humains sont, eux aussi, capables de former des ronds de sorcières.
Photos Romain Chateau
Les commentaires flatteurs fusent, soit pour le champignon, soit pour ceux qui
sont capables de le repérer parmi les mousses, les feuilles de hêtre
ou le tapis daiguilles. «Jaurais pu passer dix fois à
côté sans les voir», dit lun. «Ben dis donc, faut
avoir des yeux de lynx!», dit un autre. Notre ami Jean Blanc, lui, déclare
dun air sérieux que «ce sont les vingt premières années
qui sont difficiles, après on devient bon».
Les paniers se remplissent doucement, et après avoir rencontré Clitocybe
pruinosa et Mycena strobilicola, on peut prendre le chemin du retour.
Un solide casse-croûte est sorti des voitures, et cest sous un temps
gris mais sans pluie quon se régale avec, entre autres, du vin dAlsace,
de la Roussette et des victuailles aussi diverses quappétissantes.
Les« fournisseurs» sont dailleurs vivement remerciés
pour cette bonne idée.
Une réussite donc, vraiment bienvenue après quelques sorties précédentes
plutôt difficiles.
Les espèces rencontrées
Strobilurus esculentus
Mycena strobilicola (= plumipes)
Clitocybe pruinosa
Hygrophorus marzuolus
Bjerkandera adusta
Trametes versicolor
Gloeophyllum odoratum
Gloeophyllum saepiarium
Tremella mesenterica
Dacryomyces stillatus
Divers
Lichens
Xanthoria parietina (lichen des murs)
Fleurs
Tussilago farfara (pas-dâne)
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