Soleil, sécheresse... mais paysages superbes et convivialité à l'honneur!
Organisée de main de maître par Véronique Holmière, notre Bibliothécaire, dont les parents sont de la région, cette très attendue «session» orchidées en Aveyron a rencontré un vif succès malgré une sécheresse dramatique pour les plantes. Le département est bien connu pour sa richesse floristique, et les gorges du Tarn pour leur intérêt touristique. Après possession de nos bungalows au Camping du Viaduc à Millau, dimanche après-midi 22 mai, nous nous regroupons en fin de journée pour faire connaissance avec nos guides.
C'est autour d'une grande table que nous prenons un apéritif fort bienvenu et que nous discutons du programme, avec les parents de Véronique et leurs sympathiques amis. Peu avant, impatient de découvrir la flore locale, un petit groupe s'aventure sur les collines environnant la ville.
Lundi matin, départ pour le terrain! Il s'agit de préparer les appareils photo, les livres de botanique et les loupes! Bientôt, les premières plantes s'offrent à nos yeux et à notre sagacité. Mais ce ne sont pas les mêmes que chez nous, et les questions fusent... Teucrium ou pas? Quel est ce glaïeul? Et ce lin, là, tout rose pâle avec ses petites feuilles étroites?
C'est bien un lin, et le nom de Linum suffruticosum ssp. salsoloides est avancé. Quant à cette plante bizarre, toute laineuse, avec de curieuses petites fleurs jaune pâle sur un capitule circulaire, j'ai dû attendre d'être rentré et de fouiller dans une flore de l'Aveyron pour trouver – enfin – son nom: Teucrium rouyanum.
Plus loin, nous voici en arrêt au bord de la D77 sous le village de La Bastide-Pradines. Pourquoi ici? Pour admirer la superbe et majestueuse Dactylorhiza elata, bien sûr!
Impressionnante orchidée, en très bel état de floraison grâce à un petit ruisseau humide juste à côté! A droite, nous pouvons aussi admirer cette belle astéracée qu'est Catananche caerulea.
Bien sûr, le lin de Narbonne (Linum narbonense) est bien présent et supporte le soleil, lui!
Mais il est temps aussi de songer au pique-nique! Nous nous dirigeons vers l'ancienne gare désaffectée de La Panouse, sur la commune du même nom, pour nous restaurer à l'ombre d'une chênaie. Juste à côté, en arrivant, nous trouvons nos premiers ophrys. Des noms sont avancés, mais sans certitude... Ci-dessus à droite cependant, on peut admirer Ophrys Aveyronensis. Avec Ophrys Passionis, ce seront à peu près les seuls que nous verrons durant ce séjour, un soleil torride et une sécheresse excessive ayant brûlé quasiment tous les pieds...
Ophrys Passionis, une des orchidées pour lesquelles nous avions fait le déplacement!
Ci-dessus, le splendide Ophrys scolopax... et à droite, un autre exemplaire d'Ophrys Aveyronensis.
L'après-midi, nous avançons en direction de Linas, sur les coteaux de la commune de Saint-Georges-de-Luzançon. Après avoir prudemment traversé la voie ferrée, nous gravissons sous un soleil ardent le coteau sur lequel on nous annonce quelques merveilles... Mais là aussi, quel dommage, le soleil a frappé... Nous ne voyons que quelques pieds d'Orchis papilionacea, tandis que d'autres plantes que nous n'avons pas l'habitude de voir, comme par exemple la Leuzée porte-cônes (Leuzea conifera), ci-dessus à droite, font l'admiration des passionnés.
Quelques papillons volètent ça et là, est c'est l'occasion de tester les autofocus sensibles de nos reflex (n'est-ce pas, Annick?). Ici, sur une centaurée, Coenonympha arcania.
Le lundi s'achève avec la satisfaction d'avoir vu de bien belles choses, et des paysages grandioses. Demain mardi, direction les Grands Causses!
Mardin matin donc, direction le Roc des Hourtous, à 900 mètres d'altitude environ, sur la commune de la Malène. Dès notre arrivée, une petite véronique attire mon attention. Après quelques recherches, je lui trouve son nom: Veronica prostrata. En montant, le long de la route, nos regards ont été attirés par des fleurs violettes en grand nombre... Nous les retrouvons un peu plus loin, et il s'agit de l'endémique Aster alpinum ssp. cebennensis.
Nous étions venus chercher les orchidées, mais malgré quelques pieds d'Orchis fuchsii ou Cephalanthera damasonium, pas de chance... Tant pis, d'autres beautés sont là, il suffit de se baisser!
La matinée avance sous un chaud soleil et, avant de rentrer aux voitures pour pique-niquer, nous accourons aux appels de Serge pour admirer un fort beau lin jaune: Linum campanulatum. Sur le chemin du retour, une curieuse plante nous interpelle, il s'agit de Carduncellus mitissimus, une astéracée.
Même pendant la pause, on continue à travailler! Anne-Sophie part à la pêche aux renseignements tandis qu'Annick, revenue un peu plus tard du terrain (des Sabots-de-Vénus étaient paraît-il aussi présents dans une pente!) se dépêche d'avaler son taboulé! C'est pas le tout, il faut repartir maintenant en direction du causse de Sauveterre...
Nous nous arrêtons en route pour prendre un café depuis un petit belvédère d'où nous avons une vue plongeante sur la région de Sainte-Enimie. Ici, le petit village de Saint-Chély-du-Tarn.
Après avoir parcouru une route magnfique dans les gorges du Tarn, nous arrivons sur le causse de Sauveterre, sur la commune de Quézac. Première plante inhabituelle pour nous, l'Adonis de printemps (Adonis vernalis), avec ses belles fleurs jaunes et ses feuilles linéaires. Plus loin, en abondance, la fort élégante vesce fausse esparcette (Vicia onobrychoides). L'endroit est très beau (pins sur pelouse rocailleuse) mais les orchidées boudent.
Une surprise nous attend sur le chemin du retour: nous sommes attendus dans une crêperie de Sévérac-le-Château. Très beau village que nous parcourons en cheminant le long des petites ruelles fraîches, tout en montant au château d'où nous avons une vue superbe sur la campagne aveyronnaise.
Ci-dessus à droite, la plus ancienne maison aveyronnaise...
Depuis le petit sentier qui mène au château, nous pouvons admirer les jolis toits du village, et en redescendant nous rencontrons ce magnifique orchis bouc (Himantoglossum hircinum), qui poussait tranquillement au pied des ruines!
Le moment des crêpes arrive enfin, et nous nous retrouvons dans un petit établissement fort sympathique dont le propriétaire est fan d'orchidées! Il nous fera visiter, juste avant notre départ, une salle aux murs ornés de photos superbes d'ophrys locaux.
La fraîcheur du soir est la bienvenue, après la canicule des causses!
Merci à Véronique pour cette bonne idée!
La fin du séjour arrive et c'est avec regrets que nous quittons l'Aveyron, la Lozère et la vallée du Tarn, ainsi que nos amis avec lesquels nous venons de partager trois jours inoubliables. Certains reprennent l'autoroute en direction de Clermont-Ferrand et en profitent pour s'arrêter près du viaduc de Garabit, construit par Eiffel en 1884.
Merci encore à Véronique pour avoir organisé cette sortie, et merci aussi à tous ceux qui ont su la rendre aussi agréable!