A la demande de plusieurs membres, une sortie
botanique a été organisée ce samedi sur la commune de Monnetier-Mornex,
au Salève. C’est bien sûr notre ami André Bochaton,
le botaniste attitré de la Chanterelle, qui s’est fait un plaisir
de nous guider et de nous faire un très sympathique cours de botanique
appliquée. Voici donc un petit résumé de cette très
agréable sortie. Suivez le guide!
Quelques orchidées pour commencer: tout d’abord la curieuse Néottie
nid-d’oiseau (Neottia nidus-avis), ci-dessous à gauche. Un
bel exemplaire complètement fleuri, ce qui est plutôt rare.
Ensuite, la très belle et mystérieuse limodore à fleurs
avortées (Limodorum abortivum), ci-dessous à droite. Une
vingtaine de spécimens, malheureusement non encore en fleurs, sont apparus
soudain à notre vue sous un bosquet de feuillus, bien à l’ombre.
Ces deux plantes (sans chlorophylle) sont des «saprophytes», c’est-à-dire
qu’elles croissent dans la végétation en voie de décomposition
avec l’aide d’un champignon. Ne pas les confondre avec l’autre
groupe de plantes sans chlorophylle, les Orobanches et les Lathrées,
qui sont parasites des racines d’autres plantes.
Le sentier que nous suivons nous mène vers le haut de la falaise qui
domine le bassin lémanique. Nous découvrons dans les pelouses
une véronique germandrée (Veronica teucrium), qui fait
partie de la famille des Scrofulariacées; elle se caractérise
par ses fleurs groupées en grappe à l’aisselle des feuilles
supérieures. Ci-dessous à gauche.
Une fleur jaune vif se montre en quantité dans ces pelouses, et André
nous explique qu’il s’agit de l’hélianthème à
grandes fleurs (Helianthemum grandiflorum) dont le dessous des feuilles
est vert, ce qui la distingue de l’hélianthème commun (Helianthemum nummularium), à duvet blanc au-dessous (ci-dessous
à droite).
Au cours de notre promenade, deux rosiers nous arrêtent par la beauté
de leurs fleurs. Tout d’abord, le rosier pimprenelle (Rosa pimpinellifolia).
Buisson épineux, à fleurs blanc crème (ci-dessous à
gauche).
Ensuite, le rosier des Alpes (Rosa alpina), caractérisé
par l’absence d’épines et ses fleurs rose vif (ci-dessous à
droite).
Le cours de botanique s’est poursuivi par la description de nombreuses
autres fleurs, notamment:
- le fumana couché (Fumana procumbens)
- la renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosa)
- le dompte-venin (Vincetoxicum hirundinaria)
- le genêt d’Allemagne (Genista germanica)
- le genêt sagitté (Genista saggitalis)
- l’hippocrépis à toupet (Hippocrépis comosa)
- la coronille émérus (Coronilla emerus), etc.
Tout au long de la balade, André nous a également donné
le nom des arbres rencontrés, par exemple l’érable champêtre,
l’amélanchier, le merisier, l’alisier blanc, le néflier,
le fusain d’Europe, les différents sorbiers, etc.
Quelques champignons ont été rencontrés pour le plaisir
des mycologues présents. Une amanite crème, proche d’Amanita
lividopallescens, poussait tranquillement le long du sentier (ci-dessous
à gauche).
Un peu plus loin, c’est un agaric trapu qui émerge d’une touffe
d’herbe, probablement Agaricus macrosporus (ci-dessous à
droite).
En contrebas, Gabriel découvre un grand rond de mousserons de la Saint-Georges (Calocybe gambosa), malheureusement fort défraîchis. Va
falloir y aller plus tôt l’an prochain!
Pierre Camaret, André Bochaton, André Dunoyer et Gabriel Alvarez en pleine discussion.
La promenade se termine sur une note agréable, autour d’un verre et de quelques victuailles préparées par notre ami Pierre, qui connaît bien son affaire.
Merci à André de nous faire partager ses connaissances, et merci à tous les participants.
Photos Pierre Camaret, Laurent et Christine Francini